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Le rôle de la correction

Le rôle de la correction
Bonjour à toutes et à tous !
Pour aborder ce large thème qu’est celui de la correction, je vous propose de commencer par une question des plus basiques : quel est son rôle ?
Nous savons qu’il consiste à traquer les fautes, mais lesquelles ? D’ailleurs, est-ce que toutes les corrections se portent sur des « fautes » ? En fait, ce n’est pas aussi simple que ça. Voyons tout de suite de quoi il retourne.
Gommer les fautes

Commençons par définir ce qu’on entend ici par « faute » : il s’agit d’un élément, quel qu’il soit dans le texte, qui ne respecte pas les règles d’orthographe, de grammaire, de syntaxe ou de typographie. En général, ces règles sont strictes (sauf intervention de la nouvelle orthographe) et se passent de réflexions subjectives.
Une faute peut changer le sens d’une phrase ou la rendre incompréhensible. Elle retient l’attention, fait douter d’avoir bien lu, nous fait buter sur un mot. Elle peut tenir d’un manque de connaissance des règles ou d’une erreur de frappe, d’inattention.
La conjugaison, la concordance des temps, la ponctuation (la virgule, en particulier, dont les possibilités d’usages sont nombreuses) sont autant de points de vigilance pour le correcteur. La police de caractère, les abréviations, la mise en forme (italique, interligne…), etc.
Parfois, on trouve une espace en trop entre deux mots, ou pas d’espace du tout. Un mot est répété ou, au contraire, oublié. Un tiret de dialogue est manquant ou s’est inséré au mauvais endroit, etc.
La correction doit ainsi repérer les fautes qui s’appuient sur des règles franchement établies – ou qui ont été commises par inattention, manque de vérification. Une fois que ces problèmes ont été réglés, qu’en est-il du sens ?
Réparer les maladresses
Une fois réglés les problèmes d’orthographe, il ne faut pas négliger les éléments risquant de faire obstacle au sens du texte. Plutôt que de fautes, on peut les qualifier de maladresses.
Elles revêtent plusieurs aspects : une phrase qui n’est pas fausse d’un point de vue syntaxique mais qui prête à confusion, un glissement de sens, une expression déformée ou mal employée… Ces formulations ambiguës sèment la confusion, alourdissent le texte, amènent à relire deux ou trois fois la même phrase ou le même passage.
En voici quelques exemples :
- Les ambiguïtés : « Mon père a retrouvé son frère. Il lui a dit ses quatre vérités. » Difficile, sans plus d’information, de savoir si c’est le père ou le frère qui a dit ses vérités à l’autre.
- Les homonymes (même orthographe, même prononciation, mais un sens différent) : « Il loua ses talents de cuisinière. » Il lui a proposé un emploi ou il l’a complimentée ?
- Les paronymes, ces mots très proches d’orthographe ou de prononciation, mais qui n’ont pas le même sens : par exemple, « repère » et « repaire ».
- Les pléonasmes, qui expriment deux fois la même idée.
- Les anglicismes, qui nous amènent à employer un terme existant en français dans son sens anglais ; ou bien à construire des phrases sur le modèle anglais, au niveau de la syntaxe.
- Les expressions, proverbes mal employés. Parfois, ils sont aussi déformés ou on en a mélangé deux.
Au-delà de la phrase ou du paragraphe, le rôle de la correction est de relever les incohérences du texte, tant sur le fond (récit, informations officielles…) que sur la forme (sommaire, index, notes de bas de page…).
La correction intervient donc sur les fautes, les maladresses et la cohérence du texte. En dehors de ces éléments qui se rapportent toujours à la grammaire ou au sens, a-t-elle un rôle à jouer d’un point de vue stylistique ?
Enrichir le texte
Un texte peut être très intéressant dans le fond mais plutôt lourd sur la forme. Pourtant dépourvu de fautes de grammaire ou de syntaxe, de formules confuses, c’est la tournure des phrases ou le choix des mots qui empêcheront d’apprécier son contenu ou la plume de l’auteur.
- Les répétitions : un mot qui se répète dans la même phrase ou sur toute une page, c’est plutôt redondant. Le rôle de la correction est de trouver des synonymes pour y remédier.
- Les lourdeurs de style : parfois, mieux vaut éviter les phrases inutilement longues quand on peut en condenser le message.
- Le langage familier : certains mots/tournures de phrase semblent naturels dans notre façon de parler au quotidien mais ne conviennent pas au langage écrit.
- Les phrases clichées : « une vue imprenable », « des adieux déchirants » … certains mots sont constamment associés, comme si leur combinaison était évidente. En réalité, on peut aisément remplacer ces formules pour en trouver de plus originales.
Cet aspect de la correction s’apparente un peu plus à la réécriture, même si ça n’en est pas réellement. Le correcteur est quand même tenu de respecter certaines limites (dont nous reparlerons dans un prochain article).
Quoi qu’il en soit, la solution à ces imperfections n’est pas unique, il existe plusieurs manières d’y remédier. Après tout, notre langue est riche et le vocabulaire ne manque pas de ressources !

Faciliter la lecture
Qu’il soit question d’orthographe, de grammaire, d’ambiguïtés ou de lourdeurs de style, de traquer les fautes ou d’enrichir un texte, toutes ces actions servent finalement un seul et même objectif : faciliter la lecture. Tel est le rôle de correction. Elle apporte de la fluidité au texte, le met en valeur, permet au lecteur de se concentrer sur son contenu.
Nous n’avons ici qu’un échantillon des nombreux points qui retiennent l’attention du correcteur, mais ils nous donnent une idée de l’ampleur de l’exercice et des actions concrètes qu’il a à mener. Toutefois, si le rôle de la correction est bien défini, il soulève une autre question : gommer les fautes, enrichir un texte, faciliter la lecture… oui, mais dans quel but ? C’est la question à laquelle nous allons répondre dans le prochain article : « Le but de la correction. »
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